Qu'a-t-on vraiment le droit de rapporter de la plage ?

On s'est tous adonné un jour ou l'autre au ramassage de coquillages sur la plage, ou à la récolte de galets en forme de cœur à rapporter comme souvenir de vacances. Pourtant, cette pratique en apparence anodine peut avoir des effets néfastes sur l'environnement et de ce fait, elle est réglementée. Découvrez ce que vous avez le droit de ramener de la plage.
Qu'a-t-on vraiment le droit de rapporter de la plage ?

Du bois, du sable, quelques galets… Autant d'éléments naturels qu'on trouve sur les plages et que les vacanciers se plaisent souvent à récolter, pour garder un souvenir de leur passage. Il est pourtant interdit de piller la plage de certains de ses éléments. On vous explique pourquoi il faut laisser ces objets dans la nature et les sanctions auxquelles vous vous exposez en bravant l'interdit.

Ramasser du sable et des coquillages : ce que dit la loi

Durant le mois d'août 2019, un couple de vacanciers français de passage sur une plage de Sardaigne a été interpellé pour avoir tenté de rapporter près de 40 kilos de sable local chez eux. Une pratique interdite en Italie, qui pourrait leur valoir jusqu'à 6 ans de prison.

Mais saviez-vous qu'en France, le ramassage de denrées naturelles sur la plage était également soumis à certaines règles bien précises ? Bien que moins sévère que celle de nos voisins transalpins, la législation qui encadre ces récoltes sauvages peut tout de même vous amener à payer de sacrées amendes.

L'article L321-8 du Code de l'Environnement mentionne que les prélèvements de matériaux de plage "sont limités ou interdis lorsqu'ils risquent de compromettre, directement ou indirectement, l'intégrité des plages, dunes littorales, falaises, marais, vasières, zones d'herbiers, frayères, gisements naturels de coquillages vivants et exploitations de cultures marines".

Est-ce donc la fin de la récolte de coquillages ?

Détruire l'écosystème pour décorer chez soi

Les autorités françaises font preuve de bon sens et ne mettront pas une amende à un enfant qui ramasse un joli coquillage, ni à un gentil couple qui prélève un petit caillou en forme de cœur.

Cependant, un individu qui tentera de rapporter de la plage une grande quantité d'un matériel pour le revendre ou pour l'utiliser pour décorer son habitat ou faire des travaux pourra être lourdement sanctionné.

Il se trouve que le commerce du sable est un business juteux et que certains n'hésitent pas à en prélever de grandes quantités pour ensuite l'écouler au marché noir. D'autres fourniront des collectionneurs de sable, en vendant les grains de telle ou telle plage en petit sachet pour un commerce lucratif, qui se développe ces dernières années sur Internet.

Parmi les autres matériaux prisés, il y a certains galets des plages Normandes, que des visiteurs viennent récolter pour décorer leur salle de bain ou leur jardin. En 100 ans, le nombre de ces cailloux a chuté de plus de 50 %, ce qui a poussé les autorités locales à prendre des mesures.

Le seul matériel qui échappe encore à la loi, c'est le bois flotté, que l'on ne peut trouver que sur les plages. Son aspect lisse, qui résulte de l'action de l'eau, fait qu'il est apprécié pour la décoration intérieure et que de nombreuses personnes viennent se servir. Si elles ne risquent rien, il faut tout de même savoir que la présence de ce type de bois est essentielle dans les laisses de mer, et que le récolter revient à endommager l'écosystème local.

coquillages

Que risquent les contrevenants ?

En cas de ramassage de sable, de galets, de fleurs protégées sur le littoral (mieux vaut savoir ce que vous ramassez !), vous vous exposez à des sanctions variables.

Pour du sable, des galets ou des coquillages, c'est une amende qui peut grimper jusqu'à 1500 euros qui pourra être appliquée, sous le code "d'atteinte au domaine public". Les réglementations, notamment pour la récolte de coquillages varient selon les départements.

Pour la cueillette de fleurs ou de plantes protégées, cette contravention, pour "altération, dégradation ou destruction du milieu d'une espèce végétale dans un site protégé" peut s'élever à 9000 euros. Il est donc préférable de bien se renseigner avant de constituer un bouquet en bord de mer et dans le doute, la meilleure solution est de s'abstenir.

Par Mickael Publié le 16/09/2019