Le poisson-éléphant, un poisson qui a du nez

Ce qui a une trompe n'est pas forcément un éléphant. En l'occurrence, il s'agit ici d'un petit poisson à l'apparence insolite et qui est même particulièrement populaire auprès d'une certaine communauté d'aquariophiles.

Le poisson-éléphant est un poisson de la famille des mormyridés et du genre Gnathonemus, un genre dont la principale particularité est de posséder un appendice tactile (barbillon) unique en forme de trompe. Son nom scientifique est Gnathonemus petersii et on peut le rencontrer dans les rivières et fleuves de toute l'Afrique centrale et dans le Nil.

Un poisson pas comme les autres

De forme oblongue et au "fuselage" atypique, le poisson-éléphant mesure entre 20 et 35 cm. Il possède un corps plat et allongé, des nageoires pectorales pareilles à de petites ailes, des nageoires anale et dorsale très éloignées de ces dernières et quasi parallèles entre elles, ainsi qu'une longue et mince queue se terminant par de fines nageoires caudales en Y.

La trompe du poisson commence sous sa bouche et a pour principale fonction la recherche de nourriture. Il l'utilise ainsi pour farfouiller la vase à la recherche de vers et de larves dont il est friand. Sa trompe, recouverte de cellules électro-réceptrices, est en effet très sensible et lui permet même de naviguer dans une eau turbide où la lumière du soleil ne perce pas.

En complément, à la base de sa queue, le poisson-éléphant possède un organe électrique générant des impulsions électriques très rapides (moins d'une milliseconde). Elles lui servent à communiquer à distance, à détecter ses proies, mais, surtout, à scanner son environnement (électro-localisation). Cela qui lui permet, une fois de plus, de se passer de sa vue (qu'il a mauvaise, d'ailleurs) pour naviguer dans une eau obscure.

Une intelligence avérée

Autre caractéristique du poisson-éléphant : la taille de son cerveau. Toute proportion gardée, elle est équivalente à celle de l'Homme, tout en présentant un niveau de développement exceptionnel pour un poisson.

Des études menées en laboratoire ont ainsi permis de démontrer qu'en interprétant les informations recueillies par son électro-localisation, le poisson-éléphant pouvait non seulement reconnaître les formes et déterminer les distances, mais aussi différencier les matériaux (pierre, métal, plastique, etc.).

De façon plus terre à terre, ce poisson est même capable de jouer avec un objet dans son aquarium, un comportement qui laisse supposer un niveau de raisonnement élaboré que l'on ne voit, généralement, que chez les mammifères et certains oiseaux intelligents comme le perroquet.

Très apprécié en aquariophilie

Le Gnathonemus petersii mesure en moyenne 35 cm de long, mais il existe des espèces plus petites pouvant faire jusqu'à 6 cm et plus grosses atteignant les 150 cm. Du fait de son exotisme, mais aussi de son caractère sociable, ce poisson est très apprécié par les aquariophiles amateurs qui peuvent les associer à d'autres poissons dans un grand bassin.

Il peut vivre jusqu'à 10 ans s'il est correctement soigné et nourri (avec des larves et des vers, pas de granulés). Son substrat sera évidemment du sable qu'il pourra fouiller avec son nez et qu'il faudra garder propre sous peine de le voir mourir.

Enfin, il faudra aussi éviter de mettre deux mâles ensemble dans le même aquarium afin d'éviter les rixes une fois ceux-ci matures. Mais comme il est difficile de distinguer le poisson-éléphant mâle de sa femelle, beaucoup d'aquariophiles préfèrent n'en mettre qu'un dans leurs bassins.

Par Andriatiana RakotomangaMis à jour le 19/07/2018