Le funboard, la voile de l'extrême

Parmi la légion de sports de glisse qui existent, se trouvent des disciplines méconnues car éclipsées par les plus populaires. Le funboard en est l'exemple parfait, une discipline presque aussi ancienne que les autres, mais qui souffre d'un net manque d'attention. Remédions à cette lacune avec un zoom sur ce sport extrême.

Le funboard est un sport dérivé de la planche à voile. Si celle-ci a vu le jour dans les années 1960, une date volontairement floue à cause d'une paternité tout aussi floue, le funboard n'est apparu qu'une vingtaine d'années plus tard, du désir de certains pratiquants de corser un peu leur pratique.

Pour plus de sensations

Traditionnellement dans la pratique de la planche à voile, la planche, appelée flotteur dans le jargon des véliplanchistes, est relativement volumineuse afin d'assurer stabilité et manœuvrabilité à l'ensemble. Il est vrai que la taille du flotteur à choisir dépendra de plusieurs facteurs tels que l'expérience ou le gabarit du pratiquant, mais d'une manière générale, elle est assez massive, ce qui bride un peu les ressentis qu'apporte la glisse.

C'est là qu'intervient le funboard, également appelé windsurf. Né de la volonté des plus casse-cous à profiter au maximum de la glisse, il se différencie de la planche à voile par un flotteur plus court et de plus petite envergure, sans dérive et équipé de cale-pieds (footstraps) pour une meilleure adhérence. Tout cela permet de s'amuser à grande vitesse par vent fort et d'avoir plus facilement accès au planing, la marque de fabrique du funboard : la planche va tellement vite et accroche tellement bien au vent qu'elle décolle de la surface même sur eau plate ! Une sensation inégalable à en croire les mordus de ce sport.

Windsurfing

Un sport de moins en moins pratiqué

N'allez surtout pas dire à un funboardeur que son sport préféré est en train de disparaître sous peine de le voir faire un planing sur place, mais force est de constater que ce sport est de moins en moins pratiqué.

Il y a plusieurs causes à cela. Tout d'abord, l'apprentissage difficile qui découle de la petitesse de la planche. Complexe à manier, elle demande de sérieuses qualités physiques pour être maîtrisée, surtout aux débutants. Il y a ensuite la technique nécessaire au maniement de l'ensemble qui demande une certaine expérience. Le coût d'entrée du funboard est aussi élevé, un inconvénient qu'il partage avec la planche à voile : entre le flotteur, la voile et le harnais, le budget s'envole et il faudra compter dans les 1.000 euros pour commencer.

Enfin, le funboard est une discipline qui n'est pas assez médiatisée, au contraire du surf ou du kite par exemple. L'aura qu'il dégage est celle d'un sport élitiste réservé aux seuls professionnels de la glisse (ce qui n'est pas tout à fait faux d'ailleurs). Résultat, les curieux préfèrent s'orienter vers des sports moins exigeants en termes d'habileté ou de budget.

Toutefois, plusieurs événements annuels continuent de régaler les passionnés de funboard, des événements internationaux comme le championnat du monde IFCA (International Funboard Class Association) ou encore le Défi Wind où cette discipline partage l'affiche avec la planche à voile, tout en réunissant professionnels et amateurs.
Photo : Texaus1

Par Andriatiana RakotomangaPublié le 16/11/2017