La mangrove et ses rôles vitaux dans l'écosystème

A l'échelle mondiale, les mangroves sont si peu nombreuses qu'elles sont souvent délaissées des débats. C'est comme si elles n'avaient que peu d'importance. Il n'en est bien sur rien et, au contraire, les mangroves sont d'une grande utilité et ont différents rôles importants à jouer.

Nichées entre terre et mer, les mangroves sont des territoires sauvages dont l'aspect rappelle souvent celle d'une jungle impénétrable. Ce sont des marais salés qui n'abritent qu'une flore peu variée (forcément, tout ne peut pas pousser dans l'eau sur un terrain salé), mais une faune riche, qu'elle soit aquatique ou non.

Une jungle qui pousse sur l'eau

Les mangroves sont donc des marais côtiers, mais que l'on ne retrouve que sur des littoraux tropicaux ou subtropicaux. Elles se caractérisent par la prolifération de palétuviers, des arbres capables de supporter l'immersion de ses racines dans de l'eau salée et formant une petite forêt dense sur le rivage. D'ailleurs, selon le type de palétuviers qui y poussent et leur distance par rapport à la mer, on peut distinguer 3 types de mangroves :

> Mangrove de bord de mer : on y trouve des palétuviers rouges qui peuvent monter jusqu'à 8 mètres de haut. Leurs racines, en échasse, baignent dans une grande profondeur d'eau.

> Mangrove arbustive : les palétuviers noirs qui y poussent sont enracinés dans de la vase au fond d'une faible profondeur d'eau. Des petits palétuviers rouges (arbustes) peuvent aussi s'y trouver.

> Mangrove haute ou zone sèche : s'y trouvent des palétuviers blancs et gris qui poussent sur ce qu'il convient d'appeler l'arrière-zone de la mangrove.

Enfin, une mangrove n'est pas forcément côtière et il en existe qui se crée à l'estuaire d'un fleuve.

Des rôles multiples et primordiaux

Une mangrove est aussi bien peuplée de poissons que de crustacés et de mollusques dans ses eaux. Au-dessus de la surface, de nombreux mammifères peuvent s'installer, tant des petits rongeurs que de gros prédateurs comme le tigre du Bengale. Un peu plus haut dans les palétuviers, des singes peuvent prendre l'air, comme les nasiques sur l'île de Bornéo, en compagnie de serpents, d'oiseaux et d'insectes (au Bangladesh, des abeilles y produisent du miel). Sans les palétuviers, un tel écosystème actif et vibrant n'existerait pas.

La mangrove est également :

> une protection : en absorbant les vagues, elle protège contre l'érosion et limite largement les effets dévastateurs des inondations, des ouragans et même des tsunamis.

> un lieu de ponte et une nurserie : les racines des palétuviers servent d'abri aux petits poissons qui peuvent alors grandir loin de la majorité des prédateurs, trop gros pour la mangrove. Sans la mangrove, beaucoup d'espèces disparaîtraient rapidement.

> un garde-manger : la biodiversité foisonnante de la mangrove en fait une formidable concentration de matières organiques, ce qui lui permet de nourrir toute sa faune. Même l'Homme y trouve son compte entre huîtres, moules, crevettes, crabes, langoustes et poisson.

> un puits de carbone : les mangroves ont une forte capacité d'absorption du C02 et participent ainsi à la limitation du réchauffement climatique.

> un filtre : la mangrove retient sédiments et vase, et protège ainsi les récifs situés plus en amont dans la mer et qui dépériraient sans elle. Elle filtre également les eaux usées et retient les polluants.

> un colonisateur : le palétuvier rouge, avec sa forte résistance, peut faire avancer la terre vers la mer en retenant les sédiments avec ses racines.

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Par Andriatiana RakotomangaPublié le 31/08/2017