7 dangers qui menacent les océans

Occupant plus des deux tiers de la surface de la planète, les océans et les mers sont des ressources vitales pour l'Homme. Paradoxalement, il s'agit également des ressources qu'il respecte le moins. Au risque de mettre cet espace naturel en danger.

On ne le dirait pas, mais les océans vont mal. Sources de vie, immenses et généreux, ils commencent à se fatiguer face aux menaces qui ne cessent de croître: le réchauffement climatique, la surpêche, la pollution plastique, l'acidification... L'Homme imprime sa marque sur les mers, et pas de la bonne manière.

Le réchauffement climatique

Le réchauffement climatique est la conséquence de l'activité humaine, résultat de la révolution industrielle et de la surexploitation des énergies fossiles qui s'ensuivit, jusqu'à aujourd'hui. Cela a conduit à l'augmentation constante du niveau des gaz à effet de serre présents dans l'atmosphère, notamment de CO2. Le réchauffement global fait reculer les glaciers et fondre la banquise, provoquant la montée du niveau de la mer et modifiant lentement mais sûrement l'écosystème marin. L'emblématique courant marin Gulf Stream pourrait ainsi disparaître, impactant non seulement plusieurs écosystèmes marins, mais également le climat en Europe qui risquerait de se refroidir.

Les zones mortes

L'anoxie est définie par une faible quantité d'oxygène dissous disponible dans l'eau. Elle est la conséquence d'une eutrophisation (présence en excès de nutriments dans un milieu) qui conduit au surdéveloppement d'algues invasives. C'est le cas par exemple de la mer Baltique où sont charriés l'azote et le phosphate des engrais utilisés par l'agriculture. Cet excès en nutriments accélère le développement d'algues envahissantes qui absorbent alors tout l'oxygène présent dans une zone donnée. Cela tue la majorité des autres espèces vivantes et empêche leur réinstallation : on parle alors de zones mortes. On en dénombre environ 450 dans le monde. La plus grande zone morte jusqu'ici découverte fait 40 000 km² et se trouve dans le nord ouest de la mer Baltique.

L'acidification des océans

L'acidification vient de paire avec l'eutrophisation et le réchauffement climatique. Elle est causée par le ruissellement d'éléments azotés vers les mers, sources d'acides nitreux et nitriques, mais aussi et surtout par l'augmentation de la concentration de CO2 : depuis la révolution industrielle, un tiers du CO2 produit a été absorbé par les océans. L'augmentation de l'acidité des eaux gêne les mollusques dans la fabrication de leurs coquilles et certains zooplanctons sont même devenus incapables de la produire, ce qui provoque leur mort. Cette acidification a également un impact sur les coraux, les poissons et, bien sûr, sur les huîtres qui connaissent un fort taux de mortalité dans les régions les plus touchées.

L'invasion du plastique

Chaque année, ce sont un peu plus de 30 millions de tonnes de déchets plastique qui se retrouvent dans les mers et les océans. Il existe aujourd'hui un continent de plastique de 22 000 km de circonférence qui gravite dans la gyre océanique du nord de l'océan Pacifique. Une grande partie de ces plastiques sont des microparticules qui sont absorbées par le zooplancton puis par les poissons. Le problème est que le plastique est une éponge à polluants qui va donc empoisonner toute la chaîne alimentaire jusque dans nos assiettes ! Les sachets plastiques, quant à eux, sont pris pour des méduses par les tortues de mer ou les dauphins qui s'asphyxient en les avalant.

La surpêche

Les pays industrialisés pêchent plus de poissons que leur population n'en consomme. D'après la FAO, une espèce de poisson sur trois serait aujourd'hui au bord de l'extinction, tandis que 7 des 10 espèces de poissons les importantes pour l'écosystème sont en voie de disparition. Le chalutage de fond est la méthode de pêche la plus dévastatrice : un gigantesque filet racle le fond des mers, raflant sans distinction coraux, crustacés et espèces menacées avec les poissons commercialisables, et détruisant au passage les habitats sous-marin. Si la surpêche n'est pas enrayée, les scientifiques s'entendent à dire que nous n'aurons plus de poissons dans nos océans d'ici 2050.

La prolifération d'espèces invasives

Grâce à l'Homme, des espèces invasives arrivent à voyager sur de longues distances, colonisant encore plus rapidement de nouveaux territoires. Cela se fait lors du déballastage des cargos ou des sous-marins, lorsqu'ils vident leurs ballasts remplis d'eau de mer prélevée à un autre endroit. Le crabe vert européen fait ainsi des ravages aux États-Unis et la méduse à peignes, originaire des Amériques, est arrivée dans la Mer Noire, y puisant sans vergogne dans le stock de poissons au détriment des espèces locales. Certaines espèces peuvent même se développer sur les coques des bateaux comme la crevette fantôme japonaise ou encore l'ascidie plissée qui commencent à coloniser l'Arctique !

La marée noire

Sans doute le plus connu des dangers qui menacent les océans. L'or noir des hommes est une malédiction pour la mer. Les plateformes offshores, les pipelines et les oléoducs, les tankers ou même les gros cargos et bateaux de croisière sillonnant les océans sont autant de menaces pour la faune et la flore marine. Un accident ou un naufrage et les hydrocarbures contenus dans leurs réservoirs sont libérés dans la nature. Les polluants empoisonnent durablement l'écosystème marin entier, commençant par les planctons et remontant tout le réseau trophique jusqu'au sommet. En surface, les vagues de fioul engluent les oiseaux, obstruent les évents des mammifères marins et asphyxient les tortues.

Chose étonnante cependant, la plus grande marée noire qu'ait connue le monde a été provoquée par... la seconde guerre du Golfe : le sabotage stratégique des plateformes offshore du Koweit a libéré entre 700 000 et 1 500 000 tonnes de pétrole dans le golfe Persique.

Par Andriatiana RakotomangaMis à jour le 20/02/2020